Dr Elia André Chirurgie du nez

VOUS AVEZ OPÉRÉ UNE DE MES AMIES ……

Il est important aussi de savoir dire NON et d’expliquer pourquoi je ne prendrais pas le risque d’opérer une patiente dont la motivation me paraît irraisonnable.
J’aime mon métier, et ma ligne directive reste le « naturel !»…

Heureusement, dans ma pratique quotidienne, l’immense majorité des patient(e)s, que je vois en consultation présentent des indications opératoires licites et surtout raisonnables.

Dire non, c’est bien ce qui s’est passé avec Caroline, célibataire, 31 ans au moment de la consultation.
Elle m’a été recommandée par une amie à elle, esthéticienne, que j’avais opérée d’une rhinoplastie au sein de la Clinique Clemenceau.

Je vois donc CAROLINE en consultation, qui m’explique sa motivation. Elle est très sûre d’elle et me demande d’avoir un nez avec une forme particulière, assez dessinée, et donc trop « artificielle ».

Elle me montre les photos d’une actrice américaine, et me dit : « c’est ce nez que je voudrais avoir », en insistant sur la pointe de son nez, et l’aspect assez creusé de profil. Plutôt un nez typiquement retroussé.
« Docteur, elle est célèbre, elle me plait, et je veux son nez…!! »

Elle me parle de son amie opérée, ne cesse de me complimenter sur le résultat de sa rhinoplastie et de l’épanouissement de celle-ci après son intervention.
Elle avait confiance en moi, et espérait beaucoup de ce rendez-vous. C’est très flatteur.

Après avoir écouté Caroline, et en tant que chirurgien, c’est à moi de poser l’indication d’une rhinoplastie.
Le nez de Caroline n’était pas vraiment disgracieux. C’était un nez commun, et loin d’être laid.

Cependant, je lui ai dit NON, et lui ai expliqué les raisons pour lesquelles je ne lui ferai pas le nez de la star américaine.

Tout simplement, car la motivation et le résultat souhaité d’une intervention ne doit pas suivre une mode, ou s’identifier à une tiers personne.
Car retirer un cartilage ou réduire un os, est un geste définitif, sans retour possible. Un cartilage ou un os ne repousse pas.

Même si le résultat est conforme au projet initial, le risque est bien grand que le patient ne se reconnaisse pas physiquement par la suite. Ça serait un désastre !
Alors oui, il vaut mieux un patient déçu, qu’un patient traumatisé toute sa vie.

C’est de la responsabilité du chirurgien de modérer les demandes et exigences de certains patients. Car le chirurgien par son expérience connaît les éventuelles suites.

L’expérience, l’expertise, et l’éthique du chirurgien sont un atout majeur dans cette prise de décision.
J’accepte d’opérer pour toute amélioration, mais pas pour une transformation.
Il ne s’agit pas de ma part d’un manque de respect de la liberté individuelle ou un quelconque mépris.

Mais J’ai la chance de refuser d’opérer quand cela est contraire à mon éthique.

Finalement, je n’ai pas opéré Caroline mais je lui ai proposé de traiter son menton, un peu fuyant, par de l’acide hyaluronique, ce qui avait pour but d’harmoniser son profil, et de lui faire comprendre que son problème était probablement ailleurs.

Je la revois régulièrement chaque année pour ses injections. Preuve qu’elle n’a pas perdu confiance.